Un bref historique du Centre de création industrielle
À l’origine, le Centre de création industrielle se trouvait au sein de l'Union centrale des arts décoratifs (UCAD), renommée Musée des arts décoratifs en 2005. Cette institution logeait dans une aile du Palais du Louvre, rue de Rivoli à Paris. François Mathey, le conservateur en chef de 1966 à 1985 était animé d'une ambition vitale : favoriser la démocratisation de la culture. Pour atteindre cet objectif, il recrute François Barré, responsable d’institution culturelle et le charge de la mise en place d'une "galerie du quotidien", qui deviendra en 1969 le Centre de création industrielle (CCI).![]() En 1972, le CCI est intégré au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, alors en phase de préfiguration, et deviendra en 1973, un des deux départements avec le Musée national d’art moderne (MNAM). François Barré va le diriger jusqu’en 1976-1977. François Barré demande au graphiste Jean Widmer de créer un logo pour illustrer le CCI : un demi-cercle, évoquant un C, relié à un carré plus petit aux bords arrondis. |
Le rôle du CCI
![]() Le projet porté par François Mathey et François Barré, vise à décloisonner les disciplines, à prendre en compte les domaines de l'architecture, de l'urbanisme, des communications visuelles et des fonctions collectives. Le CCI n’a pas vocation à être un musée qui collectionne et valorise les objets contemporains ou le design d’une manière figée. Au contraire, il porte des interrogations sur l’environnement en organisant des expositions ponctuelles et thématiques. Graphisme, design et architecture, voire urbanisme, sont au centre des préoccupations. Sa première exposition avait pour titre "Qu’est-ce que le design ?" au Pavillon de Marsan une aile du Louvre, siège de l’UCAD, en 1969. Innovateur, son objectif est de replonger le design, les objets usuels dans leur contexte sans jamais dissocier le social, le technique et le symbolique. Il se propose aussi d’analyser les relations des individus et des collectivités à l’environnement des sociétés industrielles tout en suscitant des réflexions sur la signification des formes familières de la vie quotidienne. |
![]() La seconde exposition, qui inaugure le transfert du CCI de l’UCAD au Centre Pompidou en 1977, s’intitule "L’imagerie politique". Cette manifestation est organisée par Jean-Paul Gourévitch, commissaire associé de l’exposition. En organisant cette exposition consacrée à l’image dans la politique, le CCI élargit la notion de design. Le design dépasse l'objet "industriel" et s'étend à l'image, le graphisme, la couleur... Outre l’organisation des expositions, le CCI possède un Centre de documentation. Celui-ci a pour mission de "mettre à la disposition de tous les informations relatives aux produits de conception contemporaine et de fabrication industrielle, répondant aux critères d’originalité du dessin, de qualité fonctionnelle, de corrélation entre le prix de vente, la qualité technique et la durabilité de l’objet". |