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Appartient au dossier : Syrie, l’art sous les bombes

Syrie : éclairage historique

Au carrefour de plusieurs civilisations, grecque, romaine, perse, chrétienne, bédouine, musulmane, la Syrie est héritière d’une histoire riche et complexe. Célèbre pour ses sites archéologiques, situés sur le territoire qui a vu naître les trois monothéismes, l’histoire urbaine de la Syrie a gardé la trace de la diversité des cultures et des peuples qui l’ont habitée et qui, pour certains, y demeurent encore. Afin de comprendre l’originalité de cet héritage historique, nous avons choisi de parcourir l’histoire de la Syrie à travers la présentation de quelques villes, symboles puissants de ce passé multiculturel.

La Syrie : des cités au carrefour des civilisations

Vue d'une rue d'Alep et vue du site de Palmyre
Rue d’Alep, 2009, par Elazhar  –  Decumanus et Tétrapyle, Palmyre,1996, par J.Poggi
Flickr [cc-by]

Au carrefour de plusieurs civilisations, grecque, romaine, perse, chrétienne, bédouine, musulmane, la Syrie est héritière d’une histoire riche et complexe. Célèbre pour ses sites archéologiques, situés sur le territoire qui a vu naître les trois monothéismes, l’histoire urbaine de la Syrie a gardé la trace de la diversité des cultures et des peuples qui l’ont habitée et qui, pour certains, y demeurent encore. Afin de comprendre l’originalité de cet héritage historique, nous avons choisi de parcourir l’histoire de la Syrie à travers la présentation de quelques villes, symboles puissants de ce passé multiculturel.

→ La Syrie antique→ La cité de Mari

→ Palmyre

→ Le Crac des chevaliers

→ Damas

→ Alep

Carte de la Syrie, CCby

La Syrie antique




La Syrie antique

Maurice Sartre, Découvertes Gallimard, 2002

De la Méditerranée aux rives de l’Euphrate, entre montagnes et déserts, la Syrie antique forme un vaste territoire d’échanges et de passage. Durant mille ans, d’Alexandre à Mahomet, Phéniciens, Araméens, Juifs, Arabes, Grecs puis Romains y mêlent leurs cultures.

A la Bpi, niveau 3, 935 SAR

La cité de Mari

Plus loin dans le temps, les fouilles archéologiques ont mis au jour des vestiges qui remontent jusqu’à la civilisation mésopotamienne. La cité de Mari située à 10 km de la frontière irakienne, dans la vallée de l’Euphrate, témoigne de la précocité de l’urbanisation en Syrie.

Mari : métropole de l’Euphrate au IIIe et au début du IIe millénaire av. J.-C.

Jean-Claude Margueron, Picard : ERC, 2004
Mari: ville phare du Proche-Orient aux débuts de l’époque urbaine.
C’est le premier exemple au monde qui donne l’image à la fois d’une ville nouvelle fondée à l’aube du 3e millénaire et de ses métamorphoses au cours des douze siècles de son existence; le premier exemple d’une cité qui, pour exister dans un milieu désertique et remplir sa fonction – le contrôle d’un important trafic commercial entre les montagnes du Taurus et la plaine babylonienne -, doit entièrement aménager la région pour assurer sa survie et permettre les échanges par voie d’eau.

À la Bpi, Niveau 3, 703.4 MAR

Mari, capitale fabuleuse

André Parrot, Payot, 1974

En août 1933, non loin des bords de l’Euphrate, en territoire syrien, des paysans qui ramassaient des pierres pour recouvrir la tombe d’un des leurs,  dégagent fortuitement une grande statue mutilée, de style sumérien. La trouvaille est signalée à Paris, au Musée du Louvre. Une expédition est immédiatement formée et envoyée sur les lieux que les arabes appellent  Tell Hariri. A lire également sur Persée, un compte-rendu de Pierre Amiet.

À la Bpi, niveau 3, 935 PAY

Atlas de la Mésopotamie et du Proche-Orient ancien

Michael Roaf, Brepols, Turnhout, 1991

À lire sur Persée un compte-rendu très complet.


A la Bpi, niveau 3,  935(084) ROA  ► à écouter sur France Culture

Dans l’émission le Salon noir de Vincent Charpentier, Découvertes au cœur de la cité de Mari, métropole mésopotamienne le long de l’Euphrate (Syrie) par Pascal Butterlin

Dans l’émission La Fabrique de l’histoire d’Emmanuel Laurentin, Histoire de la Syrie: la Syrie ancienne par Maurice Sartre :

Palmyre

Palmyre, une ville située au nord-est de Damas, constitue un des ensembles architecturaux les mieux conservés de la période romaine en Syrie (vers 260 ap.J.C). Elle est d’ailleurs à ce titre, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Palmyre est considérée comme un lieu important de diffusion et de développement de la civilisation antique dont la reine syrienne Zénobie a constitué une des notoriétés. Palmyre, est connue pour son théâtre romain, ses nombreux temples dont le célèbre temple de Bel, ses tissus, ses sculptures funéraires.

Palmyre, la cité des caravanes

Anne Sartre-Fauriat, Découvertes Gallimard, 2008
Palmyre appartient autant au mythe qu’à l’histoire. Isolée au milieu du désert de Syrie, gardienne de ruines somptueuses, elle a fait rêver les voyageurs tandis que l’épopée glorieuse et tragique de Zénobie alimentait les fantasmes sur cette prétendue « reine de Palmyre’ qui, disait-on, avait défié Rome. Mais la réalité de Palmyre, c’est d’abord une longue histoire. À mi-chemin entre la Méditerranée et l’Euphrate, l’oasis construit peu à peu sa fortune grâce au commerce caravanier. Par elle transitent les marchandises venues de Mésopotamie, d’Inde, de Chine. Ville importante dès l’époque hellénistique (3e-Ier siècle av. J.-C.), Palmyre connaît son apogée durant la période romaine. Culture gréco-romaine, apports mésopotamiens, traditions locales araméennes, influences arabes se mêlent alors pour donner à la cité une allure sans pareille dans le monde antique. Ce métissage culturel s’exprime magistralement dans l’art et l’architecture de la ville et des nécropoles qui l’entourent. À la lumière des dernières découvertes archéologiques, Annie Sartre-Fauriat et Maurice Sartre dressent un portrait vivant de Palmyre et de ses habitants et retracent le destin exceptionnel de ce port du désert.

A la Bpi, niveau 1,  ENC A DEC 523
 



Moi, Zénobie reine de Palmyre

Skira : [Seuil], 2001
Héroïne et personnage historique complet, souveraine éclairée et chef de guerre, la reine de Palmyre Zénobie conquit l’Asie Mineure et l’Egypte entre 267 et 271 après J.C.

A la Bpi, niveau 3, 935 MOI

 



Les antiquités de Palmyre au Musée du Louvre
Jacqueline Dentzer-Feydy et Javier Teixidor, Réunion des musées nationaux, 1993

Les reliefs, stèles, autels ou tessères conservés au Musée du Louvre, qui font l’objet de ce catalogue, forment un ensemble particulièrement important pour notre connaissance du passé de Palmyre. Des premières tribus, araméennes, arabes et palestiniennes, de la fin du premier millénaire avant notre ère jusqu’à la victoire d’Aurélien, en 272 après J.C et la montée des Sassanides, c’est toute l’histoire de Palmyre que l’on retrouve à travers ce catalogue.

A la Bpi, niveau 3, 703.4 DEN ►A lire sur la base Persée
Antiquités syriennes, un article en ligne de Henri Seyrig

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Le Crac des chevaliers : la Syrie au temps des croisades

vue aérienne du crac des chevaliers
Le Crac ou Krak des chevaliers (dérivé du syriaque karak qui signifie forteresse), situé en Syrie du nord, est un château fort construit à la période des croisades, il passe sous le contrôle de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à partir de 1142 jusqu’à 1271 où  le sultan mamelouk Baybars le conquiert au terme d’un siège de plus d’un mois.


Châteaux d’Orient: Liban, Syrie

J.Mesqui,Hazan, 2001

Les forteresses croisées bâties en Syrie, Jordanie et au Liban sont célèbres. Jadis, le grand archéologue Paul Deschamps les a étudiées dans une série d’ouvrages anciens, peu accessibles au grand public. De la Méditerranée à l’Euphrate, il existe sur cette terre quantité de vestiges d’architecture militaire relevant d’époques plus reculées, romaines, byzantines, omeyyades, ou plus tardives, témoins d’un brassement de peuples et de civilisations sur plus de 15 siècles. Nos connaissances archéologiques sont renouvelées aujourd’hui par une approche plus moderne et une meilleure maîtrise des techniques anciennes de construction. Cependant, il n’existe aucune publication pour présenter au grand public ces forteresses, pour montrer comment elles se sont développées et transformées au cours des siècles. Le touriste y pénètre aujourd’hui en aveugle, sans démêler la part qui revient aux Byzantins, puis celle qui revient aux Croisés, enfin celle qui revient aux Musulmans.

A la Bpi, niveau 3,  725.76 MES


 


La fortification au temps des croisades

N.Faucherre, J.Mesqui, N.Prouteau, Presses universitaires de Rennes, 2004

Ce colloque international présente ainsi pour la première fois les travaux les plus récents de ces équipes internationales qui font de l’étude du monument, de son architecture et de son substrat un point nodal. Au travers des communications se révèlent une nouvelle lecture de l’histoire de l’architecture, de la fortification, et, au-delà, une nouvelle histoire des relations entre tous ces protagonistes. On peut désormais mieux, appréhender les influences réciproques entre belligérants, mesurer combien les facteurs de guerre propres au Moyen-Orient ont pu engendrer des solutions architecturales originales et innovantes, proposer de nouvelles perspectives par une analyse plus détaillée de la construction, de la poliorcétique ou encore des échanges techniques à travers la Méditerranée.

A la Bpi, niveau 3, 725.76 MES

 

Damas

montage de deux photographies
Mosaïque du Barada, Mosquée des Omeyyades, J. Poggi, Flickr[cc-by]; Rue de Damas, Sharnik, Flickr[cc-by]

Qualifiée au 15e siècle de « grain de beauté sur la joue du monde » Damas déploie son histoire sur dix millénaires : du hameau néolithique à la métropole contemporaine elle a toujours été habitée. Cette capitale du royaume araméen envahie ensuite par les perses, les grecs et les romains, a connu son apogée sous les umayyades, au VIIe siècle et devint alors un pôle culturel et économique majeur du monde musulman. Après plusieurs tentatives d’invasions (mongols, égyptiens) elle fut ensuite intégrée à l’empire Ottoman de 1516 à 1918. Sa situation géographique à la croisée des chemins de La Mecque et de la route de la soie a contribué à faire de Damas une ville d’art et d’histoire, appelée « la perle de l’Orient ».



Damas, perle et reine d’orient

Gérard Degeorge, Flammarion, 2005

Damas est la plus ancienne ville du monde, puisque son origine remonte à environ 9000 avant notre ère. Capitale des Araméens, puis de l’immense empire des Umayyades métropole-clé de l’Empire ottoman, elle résume à elle seule l’histoire de la Syrie, ainsi due celle des relations entre le Proche-Orient et l’Occident. Centre de production agricole et artisanale, point de convergence des pistes caravanières et des couloirs montagneux, d’itinéraires en provenance des mondes indiens et chinois, de l’Afrique orientale, de l’Anatolie, de l’Asie centrale, de la péninsule arabique et de la mer Rouge, en contact étroit avec le monde méditerranéen par ses ports naturels Tyr et Akka (Saint-Jean-d’Acre), elle eut très tôt une vocation politique, commerciale et culturelle de premier ordre.

A la Bpi, niveau 3, 795(577) DEG
 



Damas, des origines aux mamluks

G. Degeorge, L’Harmattan,1997

Successivement occupée par les Perses, les Grecs et les Romains, il faut cependant remonter au néolithique pour retrouver l’origine de Damas. Après avoir connu l’âge d’or sous la dynastie umayyade, la ville sera le centre de la contre-offensive contre les croisés avant de s’unir à l’Egypte sous l’autorité des Mamluks. 

A la Bpi, niveau 3, 957.7 DEG





 



Les faubourgs de Damas : atlas contemporain des faubourgs anciens : formes, espaces et perspectives

Yves Roujon, Luc Vilan, Institut français de Damas, 2010

Ce corpus, s’appuyant sur un important travail graphique (coupes, élévations, plans, cartes, axonométries) s’attache à révéler la spécificité des quartiers extra-muros de Damas et rend compte de la complexité des phénomènes urbains de cette ville. Les éléments composant le tissu urbain sont décrits, leurs interactions mises en évidence et les évolutions au cours du 20e siècle présentées.
A la Bpi, niveau 3, 913.39(57) ROU

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Alep

photographie
Souk d’Alep, Sharnik, flickr [cc-by]


Située au Nord-Ouest de la Syrie, Alep est la deuxième ville du pays. Les premières traces d’urbanisation remonteraient à 5000 avant Jésus-Christ. Tout comme Damas, Alep a été constamment habitée et a représenté pendant 4500 ans l’un des principaux carrefours commerciaux de l’Orient. Les peuples Hittites, Assyriens, Arabes, Mongols, Mamelouks et Ottomans ont contribué à la richesse de son patrimoine. Alep regorge de trésors architecturaux : sa Grande Mosquée du 12 e siècle et plusieurs medersa, la Citadelle du 13e, hammam, palais et caravansérails constituent un ensemble unique.

Alep

Jean-Claude David,photogr.G.Degeorge, Flammarion, 2002

Phénix comme Rome, ville éternelle bien avant Rome, Alep est avec Damas et d’autres villes de l’intérieur syrien, l’une des rares cités parmi les premières nées qui soit encore fourmillante de vie. Avant même les plus anciennes traces matérielles retrouvées dans la citadelle-acropole, qui remontent à la fin du second millénaire, Alep est connue et citée dans des textes, des tablettes en écriture cunéiforme d’Ehla ou de Mari, des hiéroglyphes d’Egypte, des inscriptions monumentales comme la stèle de Naram-Sin, au Louvre… L’agglomération de deux millions d’habitants, seconde ville de la Syrie actuelle, a-t-elle conservé quelque chose de vivant de son passé byzantin, romain, hellénistique, perse, hittite, araméen, akkadien ? Sans doute faut-il considérer comme meilleurs témoins de cette continuité les Alépins eux-mêmes, héritiers de cette mémoire. Car les vies les plus anciennes d’Alep n’ont presque rien laissé de visible… et l’image de la ville ne devient claire qu’au temps des croisades, il y a seulement huit siècles, où elle est reconstruite en bonne partie par son prince Nur al-Din.

A la Bpi, niveau 3, 705.77 DAV

Alep : passage vers l’Orient
Jean-Claude David, Christine Delpal, éditions Aedelsa, 2003

Alep, ville orientale, métropole régionale entreprenante, centre universitaire, dépasse les deux millions d’habitants. Dans Alep, il y a des quartiers et des maisons, l’ordre intérieur et la famille. Il y a les souks, la boutique et le marchandage, les affaires, les étrangers à la ville : gens de passage, citadins et ruraux. Entre les deux et faisant partie des deux : les lieux de loisirs, les cafés des habitués, ceux des artistes ou des joueurs d’échecs, les places et les jardins publics, les boulevards…

A la Bpi, niveau 3, 913.39(57) DAV

 


5 jours à Alep

photographies, Académie libanaise des Beaux-arts, 2010
Sous la direction de Gilbert Hage, responsable de la filière photo à l’Académie libanaise des Beaux-arts, des étudiants de l’Académie recueillent lors d’un voyage de cinq jours dans la ville de la Citadelle leurs impressions sous forme de photographies. Une image de la ville d’Alep d’aujourd’hui.

A la Bpi, niveau 3, 795(577) CIN

Publié le 15/12/2012 - CC BY-SA 3.0 FR

Sélection de références

Epopée de Gilgamesh d'après les tablettes suméro-babyloniennes (2500 ans avant J-C)

Azrié, Abed
Nocturne, 2005

Abed Azrié, né à Alep, compositeur et chanteur syrien, a mis en musique la grandeépopée mésopotamienneécrite en  vers en 2000 av.JC. Ce texte inscrit sur des tablettes en terre cuite conservées au British Museum relate les aventures du héros Gilgamesh.

A la Bpi, Niveau 3, Musique et documents parlés, 781(577) AZR

L'Epopée de Gilgameš : le grand homme qui ne voulait pas mourir , Gilgamesh

L'Epopée de Gilgameš : le grand homme qui ne voulait pas mourir , Gilgamesh

trad. de l'akkadien et présenté par Jean Bottéro Bottéro, Jean (1914-2007)
Gallimard, 1992

A la Bpi, Niveau 3, 892 GILG 1

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Les carnets de l'Ifpo

Les « carnets de l’Ifpo » sont un blog scientifique. Ils se proposent de donner à lire la « recherche en train de se faire » au sein de l’Institut français du Proche-Orient, dans l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales, de l’Antiquité jusqu’à nos jours.

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MédiHal, la photothèque de l'Ifpo

La photothèque de l’Ifpo est désormais accessible en ligne, sur le site MédiHAL, archive ouverte de documents iconographiques scientifiques de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les images sont issues des différentes missions archéologiques au Proche-Orient depuis les années 1920. Les photographies sont indexées par sites, par pays, par mots clés et sont géo-référencées.

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Syria. Archéologie, Art et histoire - Persée

Fondée en 1920, cette revue se consacre à l’histoire et l’archéologie du Proche-Orient sémitique (y compris Chypre) de la préhistoire à la conquête islamique. Elle publie des articles dans toutes les disciplines de ce champ de recherche : archéologie, épigraphie, philologie, histoire et histoire de l’art. Les langues employées sont le français, l’anglais, l’allemand, l’italien et l’espagnol.

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