Sélection

Piano et Rogers, après le Centre 2/2
Richard Rogers, l’architecte du futur

31 janvier 1977 : Renzo Piano et Richard Rogers, jeunes architectes encore inconnus quelques années plus tôt, inaugurent le Centre Pompidou. Quarante ans plus tard, le musée national d’art moderne consacre une salle de son parcours à la construction de ce bâtiment révolutionnaire. Dans ce cadre, Balises vous propose une sélection d’ouvrages sur l’après-Beaubourg, illustrant les trajectoires séparées des deux architectes, restés toujours complices,  jusqu’à aujourd’hui.

Des principes communs

Richard Rogers et Renzo Piano, comme Norman Foster, ou Cedric Price du groupe Archigram​, s’intéressent aux structures légères, à la préfabrication et à l’expérimentation des matériaux de pointe. Leur philosophie architecturale ne repose plus sur des systèmes strictement formels et fonctionnels, mais se voit plutôt destinée à la flexibilité et à l’ouverture. C’est sur ces principes que sera imaginé le Centre Pompidou.

Par la suite, malgré leur inventivité technique et leur idéalisme social partagés, la démarche des deux architectes diverge. Renzo Piano délaisse le registre baroque ; Richard Rogers, au contraire, en investit le champ avec constance. En France, pendant des années, le génie gesticulatoire de Rogers est opposé à la retenue classique de Piano.
 

Le style high-tech

“La plupart des bâtiments, cathédrales gothiques ou romanes, étaient high-tech à leur époque.”
Richard Rogers

Deux ans après Beaubourg, Richard Rogers entame le chantier de la Lloyd’s à Londres. L’édifice reprend les principes du Centre Pompidou avec les éléments fonctionnels situés en façade. Le style high-tech, développé dans les années soixante-dix, se réfère à l’esthétique industrielle et joue de la transparence en empruntant à tous les domaines technologiques. L’image de la machine est un modèle symbolique en rupture avec l’architecture traditionnelle. Richard Rogers ne cessera de réaffirmer sa foi en une esthétique industrielle respectueuse des idéaux sociaux et humanistes : le salaire le plus élevé de l’agence ne peut dépasser plus de neuf fois le salaire le plus bas, il refuse de construire des projets militaires,…

En 2007, il reçoit la plus haute distinction en architecture : le prix Pritzker. La même année, pour les trente ans du Centre, une exposition au Centre Pompidou lui est consacrée et décline ses grands principes : la lisibilité (Lloyd’s of London), la transparence (Channel 4 television), la légèreté (Dôme du Millenium à Londres), les nouveaux systèmes de construction (Terminal 4 de l’aéroport de Barajas), l’environnement (Palais du Justice de Bordeaux), l’urbanisme (Plan d’aménagement du quartier Lu Jia Zui),… Il participe entre 2008 et 2009 à la consultation sur le projet du Grand Paris. Depuis avril 2007, la structure qu’il a fondée a pour nom Rogers Stirk Harbour + Partners, Richard Rogers souhaitant donner plus de visibilité à ses partenaires.

Publié le 20/01/2018 - CC BY-NC-SA 4.0

Sélection de références

Juger, au cœur de la cité : l'îlot judiciaire bordelais, histoire et architecture du XVe siècle à nos jours

Franck Delorme
École nationale de la magistrature, 2009

Cet ouvrage d’histoire culturelle analyse l’implantation urbaine des bâtiments de la justice à Bordeaux, en faisant la part belle au Tribunal de Grande Instance imaginé par Richard Rogers en 1998. Il souligne notamment le fait que le bâtiment est assez caractéristique du style high-tech de l’architecte. En effet, il s’inscrit d’un côté dans le contexte patrimonial urbain en s’adossant à plusieurs bâtiments historiques ; mais il est en même temps autonome dans sa conception, étant totalement clos sur lui-même.

À la Bpi, niveau 3, 720.1 DEL

Richard Rogers + architectes

Olivier Cinqualbre, Rochard Rogers
Centre Pompidou, 2007

Éditée dans le cadre de l’exposition du Centre Pompidou qui s’est tenue entre novembre et mars 2008, cette publication articule une liste de 38 projets-phares de l’architecte, avec une réflexion sur sa philosophie. Le rapport à la ville de Richard Rogers est ainsi exploré, et la dimension épidermique des enveloppes dont il pare la plupart de ses réalisations est analysée.

À la Bpi, niveau 3, 70″19″ ROGE

Richard Rogers : œuvres et projets

Richard Burdett
Gallimard-Electa, 1996

L’ouvrage rappelle d’abord les principes fondateurs de l’architecture de Richard Rogers, que sont l’animation dans la ville et l’écologie. Ses réalisations jusqu’en 1996 sont ensuite présentées de façon thématique : d’abord le logement, comme la Creek Vean House, construite en 1968 à Feock, en Grande-Bretagne, puis les lieux du travail tel que l’usine Fleet-Guard de Quimper, inaugurée en 1981. Sont ensuite listés les équipements publics réalisés, comme l’aéroport de Marseille à Marignane en 1992, et enfin les projets d’urbanisme menés par Richard Rogers, principalement à Londres.

À la Bpi, niveau 3, 70″19″ ROGE

Richard Rogers & Richard Rogers partnership : complete works

Kenneth Powell
Phaidon, 2007

Trois volumes conséquents présentent, de façon chronologique, l’ensemble des bâtiments conçus par Richard Rogers, depuis le début de son activité en 1961, jusqu’en 2003. Le premier opus détaille les réalisations de la Team 4, dont Richard Rogers fait partie de 1961 à 1967, puis celles de Richard et Su Rogers ensemble, jusqu’en 1971. Vient ensuite la collaboration avec Renzo Piano jusqu’en 1977, puis la constitution du Richard Rogers Partnership en 1978. Le deuxième volume traite des travaux de l’agence de 1987 à 1993, et le troisième ouvrage clos la collection avec ses réalisations jusqu’en 2003.

À la Bpi, niveau 3, 70″19″ ROGE

Le centre d'affaires de Londres

Rogers, Stirk, Harbour + Partners

Le site officiel de l’agence fondée par Richard Rogers présente les principes architecturaux mis en œuvre sur chaque chantier. Il propose en outre une liste de l’ensemble des projets imaginés par Richard Rogers et ses associés depuis les années soixante.

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