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Appartient au dossier : Géographies amazoniennes

Amazonie, l’eldorado
Terres d'épuisables richesses

L’Amazonie est une des dernières réserves de terres agricoles encore non exploitées au monde. Elle suscite toutes les convoitises : celle de l’Etat brésilien en premier, lui dont la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire s’exerce encore difficilement ; mais aussi celle des grands prédateurs internationaux, des entreprises nord-américaines, européennes et depuis 2010 des groupes agro-industriels chinois qui ont acheté des terres en Amazonie.

Déforestation
Déforestation en Amazonie dite en arête de poisson, le long des routes, vue par satellite ©NASA, 2006/Domaine public

La colonisation de l’Amazonie a réellement pris son essor dans les années 1970, sur l’impulsion du gouvernement militaire brésilien qui a appelé ses compatriotes à faire reculer la « frontière intérieure » vers l’Ouest et à défricher cet espace vierge.
Une part importante de ces terres a été convertie en pâturages à faible productivité pour un élevage extensif mené par des propriétaires de grands domaines agricoles (fazendeiros) et des agriculteurs familiaux. Cet élevage est talonné par l’extension de la culture du soja, du maïs et du coton jusque là pratiquée dans les états pionniers du Cerrado (sorte de savane tropicale) en bordure de forêt. Le Brésil est le troisième fournisseur de soja pour le monde entier ainsi que le premier exportateur de viande bovine.

D’autres richesses participent grandement aux économies nationales autant qu’aux marchés internationaux : l’exploitation du bois (bois précieux ou fabrication de contreplaqué), l’extraction minière (or, nickel, cobalt, diamants…), le forage des hydrocarbures mais aussi l’or bleu, l’hydroélectricité. Les fleuves du Brésil fournissent au pays 82% de son électricité.

Publié le 26/04/2013 - CC BY-SA 4.0

Sélection de références

Environnement et télédétection au Brésil : Mato Grosso, Paraná, São Paulo; Meio ambiante e teledetecçã no Brasil Mato Grosso, Paraná, São Paulo

Dubreuil, Vincent (dir. )
Presses universitaires de Rennes, 2002

Au Brésil, à la fin du XXe siècle, les paysages et l’occupation du sol subissent des transformations spectaculaires par leur ampleur et leur rapidité. Le déplacement du front pionnier au sud de l’Amazonie comme par exemple dans l’Etat du Mato Grosso grand comme deux fois la France, provoque une érosion des sols, une disparition de la forêt, 600 000 km2 en 30 ans, l’apparition de villes de plus de 300 000 habitants en moins de cinquante ans. Pour suivre de telles évolutions et leurs conséquences, la télédétection spatiale est indispensable. Les chercheurs de l’équipe COSTEL en collaboration avec les universités brésiliennes ont utilisé (pendant 10 ans avant la rédaction de cet ouvrage) les images des satellites NOAA, SPOT ou Landsat pour observer en permanence ce territoire immense.

A la Bpi, niveau 3, 914(82) DUB

Eudorado : le discours brésilien sur la Guyane française

Eudorado : le discours brésilien sur la Guyane française

Police, Gérard
Ibis rouge, 2010

L’auteur étudie le regard brésilien sur la Guyane française, ce département français, le plus vaste, un des plus lointains et des plus ignorés en métropole. Ce bout d’Europe situé à la frontière septentrionale du Brésil, de l’autre coté de l’Oyapock, sa frontière fluviale avec l’Etat de l’Amapà, attire des dizaines de milliers d’immigrants misérables originaires du Brésil. Ils sont attirés par ce pays d’une insolente richesse, par l’attrait de l’Euro, par la présence de l’or. Ils n’hésitent pas à éventrer la forêt et à polluer les rivières avec le mercure qui leur sert à amalgamer l’or. Ils empoisonnent les Amérindiens, sèment la violence des armes, occasionnent la prostitution… Ils sont pris entre les politiques d’émigration erratiques de l’Etat français et les jeux troubles des politiciens amapéens. L’auteur encourage les habitants de la Guyane à s’intégrer à l’Amérique amazonienne et à s’ouvrir au Brésil, solution difficile mais inéluctable.

A la Bpi, niveau 3, 914(863) POL

Fronts pionniers d'Amazonie : les dynamiques paysannes au Brésil

Arnauld de Sartre, Xavier
CNRS éd., 2006

L’auteur étudie les territoires qui ont été défrichés le long de la Transamazonienne par les pionniers des années 1970 mais dont les descendants rompent avec l’esprit extractiviste de leurs parents et développent un autre rapport à l’espace rural. Le front pionnier est associé à la violence de l’éviction des populations indigènes. Ces régions sont devenues aujourd’hui des lieux de violence entre colons. L’élevage extensif favorise les grandes exploitations : les petits propriétaires pauvres ne peuvent vivre de leur élevage, ils déboisent un morceau de forêt puis le revendent à un fazendeiro et repartent plus loin vers un autre front… La spéculation et les inégalités foncières se reproduisent ainsi.

A la Bpi, niveau 3, 914(82) SAR

Gaz et pétrole en Amazonie : conflits en territoires autochtones

Fontaine, Guillaume
L'Harmattan, 2011

Cet essai traite de conflits survenus en Equateur, en Colombie et au Pérou. Ils opposent des entreprises attirées par l’exploitation pétrolière et qui sont parfois plus puissantes que des états à des populations autochtones aux intérêts territoriaux, environnementaux et sociaux sacrifiés par les politiques nationales de développement. Cette nouvelle forme de colonisation est le terreau de la convergence de l’écologie politique et du mouvement autochtone.

A la Bpi, niveau 3, 914(81) FON

L'Amazonie un demi-siècle après la colonisation

Doris Sagayo, Jean-François Tourrand, Marcel Bursztyn, José Augusto Drummond...
Quae, 2010

Les nombreux auteurs venant de disciplines variées analysent la seconde mondialisation de l’Amazonie et son intégration aux économies et sociétés nationales des pays du bassin amazonien, à l’aube du XXIe siècle, à travers différends thèmes : la politique d’intégration au Brésil, la culture de la coca au Pérou, l’exploitation pétrolière en Equateur, les migrations en Bolivie, la guérilla en Colombie, la fièvre de l’or en Guyana, l’intégration des peuples indigènes au Venezuela, la guerre civile au Surinam, le centre spatial en Guyane française. La seconde partie aborde la société amazonienne par le prisme des différends groupes humains qui la composent : Indiens, seringueiros, petits colons, grands éleveurs, forestiers, groupes miniers, ONG, urbains…

A la Bpi, niveau 3, 914(81) AMA

couverture

Le Pillage de l'Amazonie

Eglin, Jean ; Théry, Hervé
Maspero, 1982

Ce livre témoigne de l’époque de la conquête des terres amazoniennes, le Far West brésilien, présentée comme un objectif national pendant les années 1970 et 1980. La colonisation avait pour but l’intégration de ces terres dans le contexte national et plus matériellement l’extraction du bois, l’extension de l’élevage et à partir des années 1980 l’extraction minière. C’est l’époque de la construction des routes, de l’introduction de nombreuses entreprises étrangères et de grands propriétaires qui n’hésitent pas à expulser les ‘posseiros’, paysans sans titre. C’est le début de la fragilisation du milieu naturel et des sols, de la spéculation foncière mais aussi du réveil des populations indigènes qui commencent à défendre leurs droits et bénéficient d’une reprise démographique après avoir été menacés de disparition.

A la Bpi, niveau 2, 339(82) EGL

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