Portrait

Mathias Énard
Un traducteur écrivain

Littérature et BD

Copyright: Das blaue Sofa / Club Bertelsmann (Flickr, cc by 2.0)

Mathias Énard était l’invité de la Bpi dans le cadre du cycle « La création à l’oeuvre ». L’occasion de découvrir cet auteur qui enseigne également l’arabe à Barcelone et cumule avec talent une activité de traducteur et d’écrivain.

Qui est Mathias Énard ?

Né en 1972, Mathias Énard a étudié le persan et l’arabe et effectué de longs séjours au Moyen-Orient. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2005-2006, il enseigne aujourd’hui l’arabe à l’université de Barcelone. Il est également membre du comité de rédaction de la revue Inculte à Paris. Il est l’auteur de sept romans, dont cinq sont parus chez Actes Sud. Son œuvre a été récompensée à plusieurs reprises, notamment en 2010 par le Prix Goncourt des lycéens pour son roman Parle-le leur de batailles, de rois et d’éléphants. Il vient de publier un nouveau roman, Rue des voleurs (août 2012), qui se situe entre Tanger et Barcelone et s’imprègne profondément des événements du Printemps arabe et du mouvement des indignés.

Une émission à écouter pour en savoir plus :
24h dans la vie de… Mathias Énard à Barcelone, 57 minutes, France Culture (13 août 2011) 

Une œuvre à découvrir

Rue des voleurs

(Actes Sud, 2012).
Ce roman nous conte la dérive de Lakhdar, jeune tangérois naïf rêvant de vie facile, de liberté et de paix, et qui se voit soudain confronté à un monde arabe en ébullition et à l’explosion sociale de l’Europe indignée. Conte cruel et prenant, « Rue des Voleurs » nous entraîne sur la route de l’exil et de ses rencontres.

Une émission à podcaster pour découvrir ses « Bonnes feuilles », sur France Culture (30 juillet 2012) et un entretien vidéo avec Mathias Énard :

L’Alcool et la Nostalgie (Inculte, 2011)

Le narrateur raccompagne le corps de son ami russe jusqu’à son village natal de Sibérie. Durant le long voyage en train qui l’amène à sa destination, il se remémore ses relations ambiguës avec cet homme complexe qui lui a dérobé l’amour de sa compagne…
À l’occasion de l’année France-Russie, plusieurs écrivains français ont été invités à se rendre en Russie. Mathias Énard en a rapporté ce récit. Nous vous proposons de lire la critique de ce livre par Jean-Baptiste Harang, du Magazine littéraire.

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (Actes Sud, 2010, prix Goncourt des Lycéens, prix du Livre en Poitou-Charentes 2011)

Nous voici plongés dans la Constantinople du Grand Turc, au tout début du 16e siècle. Le sultan Bajazet a invité Michel-Ange pour dessiner un pont sur le Bosphore qui traversera la fameuse Corne d’or jusqu’à Pera. Michel-Ange, célébré pour son David, mais encore tout jeune, se débat avec le pape qui lui a commandé un tombeau somptueux mais tergiverse et, surtout, ne le paie pas. Fier, ombrageux, ascète mais impétueux, Michel-Ange part donc pour Constantinople sur un coup de tête et y découvre une autre culture, la beauté…

Avec une écriture très imagée, au rythme lancinant, Mathias Énard nous transporte en ce siècle et en cette ville magnifiques qui allient beauté et défiance, séduction et passion, génie et intrigues.

Pierre Assouline a rédigé un article sur ce roman, dans son blog La République des livres.
Vous pouvez également consulter une interview vidéo de l’auteur avec Sylvain Bourmeau (Mediapart) sur Dailymotion.

Zone (Actes Sud, 2008, prix Décembre, prix du Livre Inter)

Ce livre étonnant a défrayé la critique lorsqu’il est paru. Sa forme : une seule phrase de près de cinq cent pages. Mais ce parti pris, loin de nuire à la narration, la sert au contraire et l’histoire de Francis Servain Mirkovic, bourreau yougoslave, a fasciné ses lecteurs.

Découvrir l’article de Gilbert Heuré sur ce roman sur Télérama.fr.

Bréviaire des artificiers (Verticales, 2007)

« Manuel de terrorisme à l’usage des débutants, ce livre, agrémenté d’une cinquantaine d’illustrations, renseignera utilement l’amateur de savoir-vivre, et si nécessaire, de savoir-mourir. […] » (extrait du site de l’éditeur).

Remonter l’Orénoque (Actes Sud, 2005)

Deux hommes, tous deux chirurgiens, sont amoureux d’une même femme, Joana. Celui qu’elle aime, Youri, est brillant, séduisant, mais profondément dépressif, alcoolique, destructeur. Celui qui l’aime en vain, Ignacio, est plus âgé, silencieux témoin de la déchirure du couple. Jusqu’au drame qui pousse Joana vers son destin : remonter l’Orénoque… 

On retrouve ici l’écriture particulière de Mathias Énard, très vivante, incantatoire, son rythme à la fois étourdissant et entêtant. Elle donne à ce livre toute sa saveur.

Remonter l’Orénoque a fait l’objet d’une adaptation cinématographique par Marion Laine avec Juliette Binoche et Edgar Ramírez, sortie le 8 août 2012.

La Perfection du tir (Actes Sud, 2003, prix des Cinq continents de la francophonie)

Ce premier roman raconte l’histoire d’un tireur obsédé par la perfection de son tir. Son approche de la vie va être progressivement bouleversée. « Mathias Énard décrit avec une saisissante empathie la psyché de son héros, complexe et perturbée. Le réalisme et la paradoxale poésie de sa langue reflètent la cruauté d’un monde abandonné au mal, sans autre bonheur que l’excellence dans l’art d’imposer inexorablement la loi de la force. » (extrait du catalogue d’Actes Sud.)

Podcaster l’entretien de Mathias Enard et Oriane Jeancourt, à la Bpi

Publié le 01/10/2012

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