Chronique

Appartient au dossier : Survivre au NaNoWriMo 2015

Survivre au NaNoWriMo : Carnet de bord #1

Chaque année, des milliers d’aspirants écrivains se lancent un défi : écrire un roman de 50 000 mots en l’espace de trente jours, du 1er au 30 novembre. Véritable marathon d’écriture, le NaNoWriMo nécessite une bonne préparation et une grande endurance. Parmi les conseils les plus souvent donnés aux « nanoteurs » : prévenir leurs proches qu’ils ne seront pas disponibles au mois de novembre et se forcer à écrire, même un tout petit peu, chaque jour. Même si elle est émaillée de rencontres conviviales entre auteurs et de moments d’intense satisfaction, cette aventure peut être un vrai parcours du combattant. Julien Morgan, pour sa huitième participation, vous donne tout au long du mois les clés d’un NaNo réussi. 

Jeudi 5 novembre 2015
Compteur
8 139 / 50 000 mots

Playlist
John Mellencamp & Stephen King / Ghost Brothers of Darkland County 
Roxy Music / For Your Pleasure 
Luciferian Light Orchestra / Luciferian Light Orchestra

J’ai parlé ailleurs du Nanowrimo, il est temps de parler de mon Nanowrimo. (Non que je meurs d’envie de vous bassiner avec mes états d’âme, mais si je dois causer écriture, c’est malheureusement trop intrinsèquement lié à ma vie pour vous l’épargner.)

En bon soldat menant la même bataille tous les ans depuis huit fêtes de Samhain, j’ai commencé à minuit dans la nuit de dimanche à lundi. En trichant, une fois n’est pas coutume, puisque j’avais déjà jeté les deux premières phrases de ce que je nommerai à partir de maintenant mon projet d’urban fantasy foutraque, ou PUFF : 

Tout a commencé quand les insectes ont fait de moi leur dieu, un peu après l’accident qui a coûté la vie à Roy LeRoy, l’acteur de porno gay. Pourtant, la journée durant laquelle se sont déroulés ces deux événements avait commencé comme n’importe quelle autre.

Que dire de l’histoire ? C’est une bande de paumés (j’aime bien les paumés) qui affronte un démon sorti tout droit du folklore amérindien (j’aime les démons) en Californie (je n’aime pas la Californie, mais j’aime les Yuccas). Je ne serais pas honnête si je disais que je n’ai aucune idée de la direction que prendra le PUFF, étant donné le temps indécent – grignoté sur la préparation de mes cours, ahem – passé à peaufiner un synopsis digne de ce nom. Malgré tout, je m’accorde une marge de manœuvre. Preuve en est que durant cette première semaine, j’ai écrit grosso modo deux scènes complètes et trois embryons de scènes, en aucune manière dans l’ordre chronologique : j’ai commencé par celles qui me parlaient le plus pour trouver le ton de la chose ; résultat, j’ai dû modifier trois fois mon synopsis.

Mais c’est sans importance. Ce qui est important, c’est que je suis (pour l’instant…) hyper-régulier contrairement aux années passées. Je ne crois pas mériter de fleurs pour parvenir à jongler entre le Nano et les cours, compte tenu que d’autres ont une vie privée (voire de famille) à gérer en sus, mais moquez-vous ou non, je suis fier de moi : l’année dernière, j’avais bouclé la kick-off avec un peu moins de six cent mots, et le mois de novembre avait sombré ensuite dans un fiasco procrastinatoire dont je tairai les détails.

Pour rectifier le tir, je me suis astreint à une discipline qui, sans être draconienne, me semble importante : me lever tôt. Et pour moi, ça représente QUELQUE CHOSE. Plus sérieusement, considérez ceci : si vous vous levez une heure ou deux avant votre horaire habituel (de préférence vers la fin de la nuit, quand votre vie sociale dort encore à poings fermés avec les gosses, le RER et les usagers de l’A86), vous avez le temps d’écrire sans trop de peine votre quota quotidien. Non, vraiment. D’abord, vous êtes frais comme un gardon, donc plus efficace ; si vous n’êtes pas du genre matinal, pas de souci : rappelons que le but est d’écrire des mots, pas un bon texte. Ensuite, personne ne vous sollicitera à cette heure-là. Pas d’appels, pas de mails, pas de notifications Facebook. Une paix royale. Enfin, quota atteint ou non, le reste de votre journée est optionnel. Votre journée peut s’avérer géniale, nulle ou juste monotone, vous avez écrit votre quota ! Si vous avez envie de rentrer chez vous le soir et de ronquer tout votre saoul, vous pouvez le faire sans culpabiliser ! (Vous pouvez même vous accorder un peu de glandage sur Tumblr – osez prétendre qu’on ne frôle pas le Byzance du Nano !) (Vous pouvez même rassurer votre chéri(e) ou votre chat en lui disant vous ne l’oubliez pas !)

Sur ce, bon courage à tous, je m’en retourne à la Californie. La semaine prochaine, je continuerai bien entendu à vous parler de mon PUFF, et je causerai un petit peu aussi techniques d’écriture pour se faciliter la tâche (c’est ce que tous nous voulons !)

Publié le 05/11/2015 - CC BY-SA 4.0

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