Arts à la une : Christian Marclay
Nos chargés de collection vous proposent un focus sur Christian Marclay à travers quatre ouvrages l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée au Centre Pompidou
Christian Marclay, musicien expérimental et artiste multimédia, fait l’objet jusqu’au 27 février d’une exposition au Centre-Pompidou qui aborde les multiples facettes de sa production.
Né en 1955, Christian Marclay a migré de la Suisse où il a suivi ses études vers New-York dans les années soixante-dix. D’abord musicien, il fréquente l’underground rock, punk, expérimental de ces années-là, et découvre le hip-hop avec tout le monde. Il se fait connaître très vite comme platiniste – dans une filiation plus proche de John Cage, du cut-up ou de Dada que du hip-hop bien sûr. Mais à la différence d’autres turntablists expérimentaux comme le japonais Otomo Yoshihide, le canadien Martin Tetreault ou plus tard le français ErikM, Christian Marclay va glisser de la pratique du collage et du scratching sonore à d’autres pratiques, comme la vidéo.
C’est donc un artiste aussi “multiple” que “media”, dont la pratique, en plus du message explicite de certaines pièces (comme “Guitar Drag” ou “Electric chairs”), fait du media, de son histoire, son utilisation, ses icônes, un matériau inépuisable.
Ce qu’on appelle l’industrialisation de la culture, ou la reproductibilité technique sont souvent perçues comme ayant porté atteinte à l’expérience “authentique” de l’art : avec le travail d’artistes comme Christian Marclay, dont le matériau principal est déjà produit, disponible, on se rend compte que cette expérience peut-être déjouée et rejouée.
La Bpi possède plusieurs ouvrages et catalogues consacrés à Christian Marclay. En voici une sélection par Claude-Marin Herbert :
Christian Marclay @ Centre-Pompidou
Le catalogue de l’actuelle exposition au Centre-Pompidou, la plus vaste réalisée en Europe autour de l’artiste, aborde ces différents aspects. Sous la direction de Jean-Pierre Criqui, qui avait déjà coordonné Replay, on y trouve présentés tous les champs d’exploration de la pratique de Marclay (performance, plastique sonore, sculptures-recyclage, montage vidéo, installations, textes et peintures). Ou, comme l’écrit joliment Polly Barton, “l’oeil qui regarde la main qui tient l’oreille”
Cote de l’ouvrage à la Bpi : 780.61 MARC.C (prochainement disponible)
“Rejoué” -> replay c’était le titre de l’exposition que la Cité de la Musique (devenue Philharmonie de Paris) avait consacrée en 2007 à Christian Marclay.
Jusqu’alors connu principalement comme performeur et musicien, on y découvrait Marclay plasticien et surtout vidéaste, à travers Guitar Drag ou Quartet, commentées au catalogue par Emma Lavigne, Peter Szendy ou Rosalind Kraus.
Cote de l’ouvrage à la Bpi :780.61 MARC.C 2
En 2008, deux expositions, à Rennes et Genève, s’attachent à montrer un autre aspect du travail de Marclay : la photographie. Selon Marclay en effet, “tout comme l’enregistrement sonore, la photographie est un dispositif qui tente de simuler la vie”. “On possède des albums de disques comme on possède des albums de photographies”, disait déjà Adorno. En revanche, la photographie est un domaine ou Marclay substitue au recyclage de matériaux disponibles ses propres prises de vue ou compositions, voire de véritables “partitions, photographiques”.
Cote de l’ouvrage à la Bpi :780.61 MARC.C 2
Le catalogue Action fait suite, quant à lui, à l’exposition éponyme de la maison des arts d’Aarau en Suisse, en 2015. Cette exposition et le catalogue qui en est issu rassemblaient le travail graphique de Marclay, principalement autour d’onomatopées, et des performances auxquelles elles donnent lieu (certaines fonctionnent en effet comme des partitions)
Cote de l’ouvrage à la Bpi :780.61 MARC.C 1
En bonus
Vous trouverez également au rayon musique de la Bpi d’autres ouvrages sur la tradition expérimentale à laquelle on peut rattacher Christian Marclay, à savoir le recyclage et le platinisme:
Publié le 12/01/2023 - CC BY-SA 4.0
