Concordan(s)e : le duo Micheletti – Robinson traîne son spleen à la Bpi

Le festival Concordan(se) investit la Bpi le 24 février avec No more spleen, la nouvelle création pluridisciplinaire du chorégraphe Frank Micheletti et de l’auteur Charles Robinson.

No more spleen de Franck Micheletti et Charles Robison
Franck Micheletti © Editions 2024 / Charles Robinson © Concordanse

Concordan(s)e est un festival à part dans le paysage culturel.  Depuis 14 ans, il commande des spectacles totalement inédits issus de la rencontre entre un écrivain et un chorégraphe. Pour cette édition 2020, du 24 février au 9 avril, Concordan(s)e propose à nouveau une programmation exceptionnelle dans des lieux de culture en Ile-de-France. Médiathèques, centres d’art et bibliothèques seront donc le théâtre de spectacles pluridisciplinaires mêlant les arts de la danse et de la littérature. C’est à la Bpi que revient l’honneur d’accueillir la nouvelle création du duo Frank Micheletti (chorégraphe) et Charles Robinson (auteur).

En 2017, les deux hommes imaginaient The Spleen, une grande enquête pop à travers nos intoxications, qu’elles soient technologiques, politiques ou organiques, en prenant la forme survoltée d’une succession de tableaux colorés. Le duo, fort de plus de 40 dates partout en France, a affiné son écriture collective, sa complicité et son amitié. Fait exceptionnel : ils sont invités à nouveau par Concordan(s)e, où les deux artistes vont développer cet univers et cette écriture à l’occasion de leur nouveau spectacle No more spleen, présenté le 24 février 2020 à la Bpi.

Rencontre avec deux artistes à la collaboration fructueuse, tant sur le plan humain qu’artistique, à quelques jours de leurs représentations à la Bpi : 

Comment a débuté votre collaboration ?

Frank Micheletti : c’est un projet pour Concordan(se) à l’initiative de Jean-François Munnier, le directeur de ce festival qui fait se rencontrer un chorégraphe et un écrivain n’ayant jamais travaillé ensemble et ne se connaissant pas. Il nous a invités autour d’un café pour vérifier si nous étions « compatibles ». La chose un peu particulière avec ce duo c’est qu’à ma connaissance, c’est la première fois qu’une même paire travaille deux fois ensemble. Cela tombe très bien car avec Charles nous avions l’envie de collaborer à nouveau. Après The Spleen, notre premier spectacle, nous revenons avec No more spleen.

Charles Robinson : Concordan(s)e est un véritable laboratoire. Une des particularités de notre collaboration était l’enjeu de produire une forme qui allait au-delà de la rencontre. Notre travail commun s’est prolongé, a vécu sa propre vie : Nous avons tourné deux fois avec The Spleen pour plus de 40 dates. Nous nous suivons mutuellement, nous sommes devenus des alliés.

Qu’allez-vous proposer sur la scène de la Bpi ?

Charles Robinson : En janvier, nous étions à mi-parcours de la création,nous avions posé tout un tas d’hypothèses assez riches mais nous avons tout abandonné pour partir dans d’autres directions ! The Spleen était assez aventureux. Pour No more spleen, nous nous dirigeons vers quelque chose de plus écrit : mélange de textes, de mouvements et de sons avec la volonté de beaucoup produire en direct. Le spectacle dure 30 minutes.

Votre vision du festival Concordan(s)e ?

Charles Robinson : Concordan(s)e est à l’origine de nos deux spectacles et de notre duo. Le festival est très intéressant sur plusieurs aspects, notamment pour la scène littéraire. Depuis plus de 10 ans, il a accompagné de nombreux écrivains en prose à monter sur scène en apprenant le texte plutôt qu’en le lisant. Cela a amené du mouvement, de la voix, en lien avec le chorégraphe. Ce n’est pas le seul acteur de ce mouvement là, mais il a été décisif pour amener la scène littéraire à monter sur un plateau, fabriquer des formes et les produire.

Frank Micheletti : Ce qu’il y a de très bien, c’est la parité : Nous sommes des alter-egos, des co-créateurs. C’est aussi un face à face, sans nos collaborateurs habituels. C’est très ressourçant.

Une anecdote sur la Bpi ?

Frank Micheletti : Je suis de Toulon. Ado, je suis « monté » à Paris un été, c’était mon premier grand voyage. J’ai été complètement aimanté par la Bibliothèque, j’y ai passé des heures à consulter de fantastiques ressources. Sacré souvenir !

Charles Robison : ce qui est frappant avec la Bpi, c’est le temps qu’y passent les usagers. C’est du temps de vie à travailler, à regarder les uns et les autres, à discuter. C’est un véritable lieu de vie.

Vous souhaitez en savoir plus sur le processus de création du duo Robinson / Micheletti ? Lisez la suite de l’entretien sur Balises

Publié le 24/09/2020 - CC BY-SA 4.0