Nuit de la Lecture 2020 : Blandine Rinkel vous invite à disparaître

A l’occasion de la 4ème nuit de la lecture qui a lieu cette année le 18 janvier, la Bpi a donné carte blanche à Blandine Rinkel. L’autrice, journaliste et musicienne s’est entourée d’écrivains comme Philippe Vasset, Lena Mauger, Jakuta Alikavazovic et Victor Pouchet pour concevoir une soirée pleine de surprises autour de la lecture, de la musique et de la danse avec un thème fort : la disparition. En effet, quoi de mieux qu’une grande bibliothèque la nuit pour disparaître dans les rayonnages, être absorbé entre les lignes et croiser des fantômes littéraires ? Ecouter des récits d’évaporation, apprendre soit même à disparaître aisément : c’est tout la promesse de cette soirée orchestrée par Blandine Rinkel.

Blandine Rinkel à la Bpi
©Bpi

 

Pourquoi avoir choisi le thème de la disparition pour la Nuit de la lecture à la Bpi ?

Blandine Rinkel : J’associe la lecture au fantasme de disparaître, pour un temps, de pouvoir s’extraire du monde et se plonger dans une autre vie — ou un autre regard sur la vie —, et revenir après avoir lu. Il y avait aussi l’idée que la BPI est une grande bibliothèque, un endroit étrange, sinueux, un peu labyrinthique où on peut se perdre dans les rayons. Quand on pique un livre, sur un étagère, on aperçoit parfois quelqu’un dans le rayon derrière. L’esthétique de la disparition me semble associée aux bibliothèques — silencieuses et gonflées de secrets. Et aussi parce que c’est l’hiver : disparaître comme manière d’hiberner…


Pour cette soirée, vous avez invités de nombreux intervenants. A quoi s’attendre pour cette édition 2020 de la Nuit de la lecture à la Bpi ?

Blandine Rinkel : À tout ! À des tours de magie… Peut-être à voir un serpent se promener sur une étagère de livres, à des choses légères et d’autres graves, car l’idée même de la disparition est ambiguë : attirante et repoussante. La disparition, c’est un thème onirique, un gage de suspense. Mais c’est aussi la mort. Les intervenants sont à l’image de la dualité du terme : les journaliste Lena Mauger, qui a écrit sur les évaporés du Japon ou Philippe Vasset, qui travaille autour des zones blanches apporteront du concret à l’idée de disparition, le tragique qu’elle charrie. Il y aura aussi des choses plus poétiques : une agence d’habilité à disparaître, par Carol Teillard et Marcella Barcello, des textes choisis par l’écrivain Jakuta Alikavazovic, et pour finir, une conférence de Victor Pouchet et moi mise en musique par Catastrophe : on va accompagner une sorte de protocole pour disparaître. La musique comme la lecture, étant sans doute des manières de s’évaporer tout en restant vivant.


Une histoire avec la Bpi ?

Blandine Rinkel : J’ai beaucoup fantasmé la Bpi. Je l’ai associé à un lieu très prisé, qu’on désire plus qu’on y accède. J’ai longtemps cru que seuls les étudiants parisiens parvenaient à y travailler — c’était sans doute une erreur de ma part !

 


Lire la suite de l’entretien avec Blandine Rinkel sur Balises : « Parler de disparition procure une émotion immédiate »


Découvrez le programme de la Nuit de la lecture 2020 à la Bpi : 

18h30 – 20h30 • Atelier de magie et de divination « Agence pour le Droit À Disparaître Aisément » : Carol Teillard et Marcella Barcelò
Espace cartes topographiques • Niveau 2

19h00 – 19h45 • Apprenez à disparaître : conférence pratique de Philippe Vasset, écrivain et géographe
Espace Histoire Géographie • Niveau 2

20h00 – 20h45 • Les évaporés du Japon • Rencontre avec Léna Mauger, journaliste
Espace Histoire Géographie • Niveau 2

19h45-20h00 / 20h15-20h30 / 20h45-21h00 • Lectures déambulatoires de Jakuta Alikavazovic, auteure
Niveau 1 et 2

21h00 – 22h00 • Concert / lecture de Blandine Rinkel et Victor Pouchet, avec l’accompagnement musical de Catastrophe
Espace Presse • Niveau 2

Tout au long de la soirée
Déambulation dansée à travers les rayonnages, guidée par les danseuses Romaine Cochet et Anne Burger

Publié le 09/01/2020 - CC BY-SA 4.0