Cinéma : un printemps sous le signe de l’aventure

Cycles exceptionnels, rendez-vous réguliers et séances spéciales : la Cinémathèque du documentaire à la Bpi vous présente les temps forts de sa programmation de fin-mars à juin 2022.

image extraite du film Les Ailes de l’espoir de Werner Herzog
Schwingen der Hoffnung aka Julianes Sturz in den Dschungel / Les Ailes de l’espoir © Deutsche Kinemathek/Werner Herzog Film

Ce printemps, La cinémathèque du documentaire à la Bpi ouvre ses écrans à l’aventure. Des années 1920 à nos jours, sur tous les continents et jusque dans l’espace, des tréfonds d’une jungle encore inexplorée aux zones les plus obscures de l’Internet, le cinéma documentaire part en expédition pour apporter un peu de la magie du réel aux spectateurs petits et grands.

Cycle À l’aventure !

Tout commencera en musique avec le cycle À l’aventure ! Le documentaire prend le large, qui sera ponctué de quatre ciné-concerts interprétés par des virtuoses de la guitare, du thérémine et du marimba. Construit autour des grandes figures du cinéma d’aventure, de Robert Flaherty à Werner Herzog, le cycle s’offrira au passage une parenthèse sous forme d’envolée, des débuts de l’aviation à la conquête de l’espace, pour se dénouer sur cette question cruciale : « l’aventure existe-t-elle encore au 21e siècle ? » Même si, comme le déplorait dès 1928 Henri Michaux, cette terre est rincée de son exotisme, et si les limites continuent d’être repoussées toujours plus avant par la « conquête » spatiale, cet ensemble de films met en évidence que l’aventure est indissociable de la démarche des cinéastes, de leur capacité d’éprouver, de traverser le monde et d’en être les témoins lucides.

Bande-annonce du cycle À l’aventure !

Cycle Helga Reidemeister

C’est à cela, dans un tout autre registre, que s’emploie la cinéaste allemande Helga Reidemeister, dont les films questionnent le déterminisme social, la condition ouvrière et la condition des femmes, en Allemagne et dans un Berlin en mutation avant et après la chute du mur. Récemment disparue, cette programmation est l’occasion de lui rendre un hommage inédit en France. En compagnie des deux séances du rendez-vous Trésors du doc, consacrées au cinéma allemand des années 1920, ce cycle court rejoint la vaste programmation que le Centre Pompidou consacrera à la Nouvelle Objectivité entre mai et septembre.

Rendez-vous réguliers et séances spéciales

Ce printemps, mémoires traumatiques, individuelles et collectives se mêlent et ressurgissent au détour du rendez-vous Fenêtre sur Festivals, qui s’ouvrira sur le festival Fenêtres sur le Japon et la mémoire du tsunami de 2011 ; au détour également de la Carte blanche au P’tit ciné de Bruxelles qui traverse mémoire familiale, colonialisme et dictature franquiste ; au détour enfin de la séance spéciale ARTE, qui interroge les figures de l’exil et de la séance en avant-première d’Exit of the trains de Radu Jude, essai documentaire consacré au premier grand massacre de juifs en Roumanie, en 1941.

Si les films de cette saison explorent souvent un passé qui éclaire et influence le présent, le cinéma documentaire y dialogue aussi avec la postmodernité. En particulier lors d’une séance de La fabrique des films consacrée au projet Girls of Tomorrow, 2015-2045 de Nora Philippe et d’une carte blanche à La Revue Documentaires où des artistes s’aventurent sans caméra sur des plateformes digitales, mais aussi à l’occasion de l’ouverture du colloque sur la subjectivité à l’ère du post-cinéma.

L’aventure se conjugue aussi au présent, dans l’immédiateté de la rencontre, ce que montre avec brio le film Balcony Movie de Paweł Łoziński, Grand prix du Fipadoc 2022. Et chaque vendredi, Les yeux doc à midi explorera les sinuosités des relations amoureuses, tandis que Les rencontres d’Images documentaires se risqueront dans les méandres de la schizophrénie (avec Solo de Artemio Benki) et de la politique (Marseille contre Marseille de Jean-Louis Comolli).

Enfin, les ciné-conférences de l’Université permanente de Paris reviennent et partent en quête du secret de la création artistique ; tout comme le séminaire EHESS Le cinéma en acte qui, à l’occasion de sa 3e saison, voit Claire Simon se joindre à Stéphane Breton pour poursuivre cet exceptionnel travail de recherche sur la création cinématographique à travers les œuvres d’un passionnant panel de cinéastes : Hassen Ferhani, Sophie Bredier, Agnès Varda, Cecilia Mangini, Frederick Wiseman, Shohei Imamura, Heddy Honigmann et Rithy Panh.

Prêts pour l’aventure ?


Téléchargez le programme complet de la Cinémathèque pour le printemps 2022 :

Publié le 07/03/2022 - CC BY-SA 4.0