Algérie : mémoires plurielles
Notre sélection de ressources

Du 15 mars au 19 avril 2022, la Bpi vous propose d’aborder à travers une sélection d’ouvrages et de documents l’anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

© Julien Masson / Bpi

« La représentation du passé n’est pas un acte anodin quand il s’agit de la guerre d’Algérie, car elle touche à plusieurs groupes de personnes traumatisées (soldats, officiers, immigrés, harkis, pieds-noirs, Algériens nationalistes). Et quand ces représentations entrent en contradiction avec des discours dominants, officiels, la réminiscence devient alors moins évidente, plus douloureuse, et l’analyse de ce passé est plus confuse, délicate. Pour les sociétés française et algérienne, que faire de toutes les traces de guerre qui hantent les mémoires? Quel statut donner aux souvenirs des uns et des autres? Quelle interprétation faire de ces silences que les sociétés accumulent pour continuer à vivre ensemble? (…)
Les relations entre les deux pays restent donc, soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, difficiles, complexes, tumultueuses
” écrit Benjamin Stora, dans son ouvrage France-Algérie, les passions douloureuses.

Malgré cette difficulté à rendre compte, la Bpi vous propose une sélection d’ouvrages faisant revivre ces mémoires plurielles en essayant d’appréhender toutes les réalités et la complexité des situations.

La littérature rend également compte de la variété des mémoires et met en lumière la façon dont ce passé peut définir une présence au monde. Ainsi un large choix de fictions a aussi été sélectionné.
La guerre d’Algérie demeure une question sensible. Outre les nombreux morts, 30 000 côté Français et 400 000 côté Algériens, elle concerne encore aujourd’hui 7 à 8 millions de Français, non seulement les acteurs de l’époque mais aussi leurs descendants.

Alors que la condamnation de la France de Vichy fait consensus, il est encore difficile de regarder la société algérienne coloniale pour ce qu’elle était: la colonisation a désorganisé à son profit la société algérienne et son économie. L’idée que la France serait venue dans un but de mission civilisatrice et que la colonisation aurait eu un rôle positif demeure pourtant vivace au sein d’une certaine partie de l’opinion publique française.

Face à ce constat difficile, regarder en face ce passé douloureux de la part de l’Ètat français est un lent processus.
En 1999 seulement, a été reconnu qu’il s’agissait d’une guerre, non pas de simples évènements tels qu’on les nommait à l’époque.
En 2012, a été évoquée la répression sanglante de la manifestation pacifique d’Algériens du 17 octobre 1961 à Paris.
En 2021, un pardon a été demandé aux Harkis.

Venez découvrir du 15 mars au 19 avril 2022 près du Bureau Histoire notre sélection documentaire qui interroge les différentes mémoires des acteurs et actrices de l’époque en montrant la complexité des situations et en donnant la voix à ceux et celles dont on avait moins l’habitude d’entendre les témoignages.

Vous pouvez également consulter en ligne ou télécharger la bibliographie réalisée par nos bibliothécaires, comprenant de nombreuses références d’ouvrages et documents, ainsi que des liens vers des ressources numériques.

Publié le 15/03/2022 - CC BY-SA 4.0