Uchronie : et si l’Histoire avait suivi un autre cours ?
Notre sélection de ressources

La Bpi vous propose une sélection de ressources jusqu’au 9 janvier 2024 ainsi qu’une bibliographie à propos de l’uchronie et son apport dans le domaine des sciences humaines et sociales.

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C’est Charles Renouvin, un philosophe, qui inventa le terme d’uchronie en 1857, à l’occasion de la publication de son ouvrage : Uchronie. Utopie dans l’Histoire. Œuvre dans laquelle il imagine que le christianisme n’est pas devenu la religion dominante de l’Occident.

Le terme uchronie est composé des mots grecs « U » et « Chronos » signifiant respectivement « non » et « temps », ce qui peut se traduire par un temps qui n’existe pas. Dans le domaine de l’histoire, cela se définit par : quand l’imagination se saisit de l’Histoire, pour envisager un cours à l’histoire qui n’est pas advenu.

La littérature s’est largement emparée de l’uchronie pour en faire un genre littéraire. Les exemples sont nombreux : Philip K. Dick dans son roman Le maître du haut château imagine que la seconde mondiale a été gagné par l’Allemagne nazie et le Japon, avec les conséquences qui s’ensuivent ; Stephen King dans son roman 22-11-63 relate la tentative par le personnage principal d’empêcher l’assassinat du président Kennedy ; Laurent Binet dans son roman Civilizations imagine que Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique et que ce sont les Incas qui envahissent l’Europe, etc.

La pratique de l’uchronie en histoire, qu’on appelle le raisonnement contrefactuel, permet de relire l’histoire telle qu’elle est advenue en lui posant de nouvelles questions. Il ne s’agit pas de réécrire ou de contredire le récit officiel des évènements passés mais d’en comprendre les mécanismes, les facteurs causaux, les forces à l’œuvre. La comparaison entre ce qui est advenu et entre ce qui aurait pu être est un outil de compréhension et de réflexion pour les historiens et les historiennes.

Pourquoi l’uchronie nous fascine ? Pourquoi imaginer ce qui aurait pu être nous parle ? Parce qu’au-delà d’être un genre littéraire et historique, c’est une pratique commune à tous et toutes. Chacun recours au « et, si… » par rapport à sa vie personnelle et sentimentale. Chacun appréhende qu’il y a eu des points de bascule, des instants clé dans sa vie. L’écrivaine Brigitte Giraud dans son roman Vivre vite par exemple envisage les différents possibles qui auraient fait que son mari ne se soit pas tué dans un accident de la route. Et si cette moto ne nous avait pas été mise à disposition ; et si les téléphones portables avaient existé, j’aurais pu mieux communiquer autour de ce moment, etc.

Pour en savoir plus, retrouvez la sélection de nos bibliothécaire jusqu’au 9 janvier 2024 au secteur Histoire au niveau 2 de la Bpi, ou bien consultez la bibliographie complète en ligne !

Publié le 08/11/2023 - CC BY-SA 4.0