10 ressources numériques sur le génocide rwandais

30 ans après le génocide des Tutsis de 1994 et dans le cadre du cycle « Faire l’Histoire », la Bpi vous propose une sélection de dix ressources numériques autour de cet évènement et sa postérité.

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La part d’ombre, le risque oublié de la guerre : dialogues avec Hervé Mazurel

Dans ce dialogue, les deux historiens interrogent le regard porté sur la guerre et ses violences, de la Première Guerre mondiale au conflit rwandais, et mettent en lumière le déni contemporain quant aux violences, aux traumatismes et à leur transmission.

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Raconter la guerre : Ukraine, Afghanistan, Rwanda

Recueil de textes publiés par le reporter dans l’hebdomadaire Le 1 et la revue Zadig, témoignant de certaines grandes tragédies de l’époque contemporaine : la guerre en Ukraine ainsi que la stratégie politique et militaire de Poutine, la chute de Kaboul en août 2021 et le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

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Tu leur diras que tu es hutue : à 13 ans, une Tutsie au cœur du génocide rwandai

Témoignage d’une jeune femme sur le génocide rwandais. A 13 ans, en 1994, sur les conseils de sa mère, Pauline Kayitare s’est fait passer pour une Hutue. De retour du Zaïre, son père est introuvable. Elle raconte son combat pour retrouver sa famille et enterrer les restes des siens dans la dignité.

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Le rôle de la France au Rwanda : l’Histoire piégée ?

Plus de 25 ans après le génocide perpétré contre les Tutsis, conduire une enquête historique sur le rôle de la France au Rwanda dans les années 1990 reste une entreprise délicate. Accès restreint aux archives sensibles, usages politiques de la mémoire, poids du négationnisme, l’historien du contemporain se trouve confronté à de nombreux défis qui mettent les libertés académiques à l’épreuve. À partir d’une expérience singulière de recherche, l’article propose une analyse des effets produits par les débats publics autour de la « question française » sur l’écriture de l’histoire. Il montre comment les entreprises d’ingérence du politique, la force des discours de déni et l’existence de limitations arbitraires des pratiques historiennes exigent une vigilance sans faille de la communauté des historiens.

« Ce n’est pas la fin d’un génocide qui achève un génocide » Traumatismes et deuils dans le Rwanda post 1994 »

Est-il possible de faire un deuil de cent, deux cents voire trois cents personnes ? Est-ce possible quand on fut aussi poursuivi, humilié, torturé pendant des mois et que l’on assista à la mort de « ses » autres et à leur « mort horrible » ? Est-ce possible de faire un deuil quand ce massacre simultané de toutes les générations fut en partie dû à cet « entre-nous » traditionnel rwandais, ces liens entre familiers – ascendants et descendants directs, famille élargie, proches, voisins mobilisés dans une relation sociale – qui volèrent en éclat ? Car c’est bien la trahison de la confiance intime qui fût, au Rwanda, le cœur du succès extraordinaire des massacres. En 1994, l’expérience de l’anéantissement fut telle, dans sa fulgurance et son ampleur, dans la minutie de sa cruauté, dans l’ubiquité de ses bourreaux, dans l’étroitesse familière des communautés, qu’il faut se demander si le « travail de deuil » peut s’y terminer. Un deuil compliqué des traumatismes du survivant, confrontation soudaine et prolongée avec le réel de sa propre mort et de celle des autres et revécue directement dans sa chair par la reviviscence des sensations – odeur, goût, toucher, vue, ouïe – enregistrées aux périodes d’effrois et dont les chocs psychiques envahissent son présent avec un effet boucle (ecmnésies).
Cet article examine ce qu’est le « deuil traumatique extrême » constitutionnel de l’héritage d’un génocide pour les survivants, et ce qu’il signifie dans le contexte rwandais. Il évalue la question de la possibilité de structuration d’une telle mémoire : dans quelle mesure un rescapé du génocide peut-il élaborer son chagrin lorsqu’une perte aussi massive et significative se produit et dans les circonstances les plus épouvantables?

La politique de mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda : enjeux et évolutions

Avec la création en 2008 de la Commission nationale de lutte contre le génocide, l’État rwandais s’est doté d’une institution autonome en charge de la mémoire du génocide. Cet article se penche sur l’évolution des actions mémorielles développées à partir de 2003, année du vote de la troisième Constitution de la République rwandaise, ainsi que sur la réalisation d’une politique publique de la mémoire du génocide. En se concentrant sur les acteurs et le cadre légal, l’article propose une analyse des enjeux de l’après-génocide, entre mémoire et réconciliation.

L’horreur qui nous prend au visage :
L’Etat français et le génocide : rapport de la Commission d’enquête citoyenne

Transcription des témoignages par la Commission d’enquête citoyenne sur ce qui s’est passé pendant le génocide au Rwanda. S’intéresse aux complicités militaires, financières et diplomatiques. Montre comment les médias français ont traité cette actualité et rapporte des témoignages sur l’opération Turquoise.

Le génocide des Tutsi au Rwanda

Des clés de lecture sur le dernier génocide du XXe siècle, qui s’est déroulé d’avril à juillet 1994 dans ce pays d’Afrique orientale : ses causes, son déroulement et les séquelles qu’il a laissées. L’auteur montre que cette tragédie reste un enjeu politique contemporain, au Rwanda et en France notamment.

« Genre et génocide : une question légitime ? »

Considérer les femmes comme sujets et objets d’histoire émerge aux États-Unis et en Europe occidentale dans les années 1970. L’approche dite de genre – celui-ci étant défini comme la construction sociale de la différence des sexes et les rapports de pouvoir qui en découlent – est plus tardive : la fin des années 1980 aux États-Unis, la fin des années 1990 en France. S’intéresser au genre, c’est notamment observer comment telle ou telle société à une époque donnée fabrique les femmes et les hommes (par l’éducation, le droit, les normes), quels sont les rôles et les places respectives des unes et des autres dans tous les espaces sociaux, quelles sont les valeurs ou les tâches considérées comme féminines ou masculines, quel est l’imaginaire sexué d’une société. C’est donc interroger des différences et des spécificités. Par définition, un génocide est l’extermination systématique de toutes les composantes d’un groupe humain – hommes, femmes et enfants. Il peut alors paraître indécent, voire ascientifique, de lui appliquer un questionnement de genre. Dans un premier temps, les pages de cet article esquissent l’histoire de ce questionnement et des débats qu’il a suscités, faisant nécessairement retour sur la Shoah, l’extermination de plus de 5 millions de Juifs d’Europe par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Sont ensuite évoquées, entre Shoah et génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda, les déclinaisons possibles de ce questionnement qui ne concerne pas seulement les victimes. Un troisième point aborde ce qu’on peut appeler, à propos du Rwanda, « le genre des lanceurs d’alerte français », et notamment la figure et l’action de Thérèse Pujolle, chef de la mission de coopération civile de 1981 à août 1984.

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A place for everyone

Ce documentaire explore la géographie humaine d’un village rwandais, deux décennies après le génocide. Survivants et meurtriers y vivent à nouveau côte à côte, et la nouvelle génération grandit dans une société traumatisée où un fragile processus de réconciliation est à l’oeuvre. Filmé sur quatre ans, A Place For Everyone dresse le portrait de Tharcisse et Benoîte, deux jeunes Rwandais tiraillés entre amour et haine, désir de vengeance et pardon.

Publié le 03/05/2024 - CC BY-SA 4.0