Rwanda, trente ans après : notre sélection de ressources

À l’occasion de la rencontre Rwanda, 30 ans après, organisée le lundi 6 mai dans le cadre du cycle Faire l’Histoire, autour du génocide des Tutsi au Rwanda, la Bpi vous propose une sélection de ressources accompagnée d’une bibliographie.

© Bpi

Le génocide qui a endeuillé le Rwanda au cours du printemps 1994 hante toujours les esprits. L’attentat du 6 avril de la même année, provoquant l’explosion de l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana dans lequel se trouvait également le président du Burundi Cyprien Ntaryamira, déclenche le début des massacres.

Le « pays des milles collines » devient le théâtre de tueries, où les Tutsi, sans distinction d’âge ou de sexe, sont exterminés dans tout le pays. Au début de l’année 1994, le Rwanda comptait sept millions et demi d’habitants, aujourd’hui, on estime le nombre de victimes entre huit-cent-mille et un million.

Cette sélection aborde une des sources de ce génocide, produit d’un racisme colonial et missionnaire, et définit la raison de cette rupture entre les deux ethnies aux cultures similaires. Alors que ces deux populations se distinguaient déjà dans le Rwanda précolonial, comme groupes sociaux et non raciaux, ce sont ces conceptions racialistes qui forgent cette fracture opposant les Tutsi et les Hutu, et engendrent une épuration ethnique récurrente des civils, dans les années 1960, 1970 et de 1990 à 1994.

Parmi nos ouvrages, découvrez cette dimension historique et sociétale ainsi que le rôle des médias dans ce massacre, notamment avec Rwanda : les médias du génocide, de Jean-Pierre Chrétien, Jean-François Dupaquier, Marcel Kabanda et Joseph Ngarambe, qui étudient les grandes orientations de la propagande qui a rendu possible ce génocide, ainsi que la division de cette société.

Ces ressources explorent également les responsabilités de la communauté internationale et française du génocide, qui sous leurs regards passifs ont retiré les troupes onusiennes du pays. Tous s’interrogent sur l’implication du gouvernement français dans le soutien au régime hutu extrémiste. Ainsi, les documents présents évoquent ces années de recherches et d’enquêtes pour établir les responsabilités françaises, notamment avec La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994) : rapport au président de la République de la Commission de recherche, rédigé par la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi. Il s’agit là du rapport concernant l’ensemble des fonds d’archives françaises relatifs à la période pré-génocidaire et à celle du génocide lui-même, y compris ceux classés secret défense, afin de faire la lumière sur le rôle de la France dans cette tragédie.

À travers cette bibliographie, de nombreux témoignages voient également le jour après le génocide et met en lumière le point de vue des rescapés et celui des bourreaux, dont Moisson de crânes : textes pour le Rwanda, de Abdourahman A. Waberi. Elle permet ainsi, la réappropriation de cette histoire, qui a surtout été raconté par les Occidentaux.

Le témoignage des femmes trouve également son importance dans cette sélection qui les rend visibles, elles et leur expérience du génocide. Dans ce nouveau champ de recherche, on y montre l’évidence du caractère genré des massacres notamment avec Le viol : un crime contre l’humanité de l’autre, sous la direction de Obrillant Damus et Gaudiose Vallière Luhahe et avec la contribution de Liberata Gahongayire. À partir de témoignages de victimes dans divers pays, sont abordés le recours au viol comme arme de génocide.

Pour appréhender ce crime de masse et ses conséquences sur les populations Tutsi et Hutu, ces ressources explorent les dimensions sociopolitiques, historiques, et rend la parole aux premier·ère·s concerné·e·s.

Retrouvez notre sélection de ressources à proximité du bureau Histoire (niveau 2 de la Bpi), jusqu’au 2 juillet ou consultez la bibliographie complète en ligne.

Publié le 03/05/2024 - CC BY-SA 4.0