La bibliothèque de Serge Gainsbourg exposée à la Bpi

MISE À JOUR – MAI 2023 : En raison de son succès, l’exposition est prolongée jusqu’au 3 septembre 2023 !

Du 25 janvier au 3 septembre 2023, avec Serge Gainsbourg, le mot exact, Bpi accueille une exposition qui propose un parcours thématique explorant le rapport si particulier qu’entretenait l’artiste au plus de 500 chansons à la littérature.

photo de erge Gainsbourg dans son bureau
© Christian Simonpiétri / Sygma via Getty Images

L’exposition Serge Gainsbourg, le mot exact, qui présente de précieux manuscrits et tapuscrits annotés, objets personnels, petits papiers, livres de sa bibliothèque et documents d’archives, est construite autour de trois parties thématiques.

Dès l’entrée de l’exposition, c’est la photo de Serge Gainsbourg à son bureau, 5bis rue de Verneuil, dans lequel il
écrivait la plupart de ses textes, qui accueille les visiteur·euse·s, les invitant ainsi à entrer dans l’intimité de son
processus créatif.

La première partie de l’exposition est centrée sur la bibliothèque de Serge Gainsbourg et ses influences littéraires, plaçant métaphoriquement la bibliothèque personnelle de l’artiste au cœur de la Bpi. Elle offre un aperçu du paysage littéraire hétéroclite de Serge Gainsbourg, en proposant une sélection des livres qui remplissent les étagères de son bureau de la rue de Verneuil et qui nous éclairent sur les références et les inspirations de l’artiste : littérature classique, littérature du XIXe siècle, poésie, surréalisme et mouvement Dada, ouvrages consacrés au cinéma, biographies de musiciens, culture pop… Cette partie présente aussi des dédicaces manuscrites d’auteurs divers.
Elle montre également comment les références littéraires de Serge Gainsbourg ont influencé son écriture, avec des parallèles entre certains textes d’auteurs littéraires et ses chansons : Charles Baudelaire et Edgar Allan Poe / Initials BB ; Francis Picabia / Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve ; Vladimir Nabokov / Jane B

La deuxième partie de l’exposition s’attarde sur la façon dont les influences littéraires de Serge Gainsbourg ont façonné le personnage d’artiste, jusqu’à la création d’un double médiatique qui finira presque par l’éclipser,
dans la tradition des doubles littéraires du XIXe siècle, comme dans Le Horla de Guy de Maupassant ou Le portrait
de Dorian Gray
d’Oscar Wilde. L’influence de certains de ces personnages est frappante dans la construction de
l’image de Serge Gainsbourg. Les nombreux objets personnels exposés (cannes, parfums, gants…), ainsi que ses
“petits papiers”, cartes de fidélité de restaurants, de boîtes de nuit ou de boutiques de luxe, viennent alimenter la
légende et témoignent de cette construction minutieuse. Le décryptage des albums-concepts L’Homme à tête de
chou
et Melody Nelson vient encore accentuer cette mise en lumière du double, jusqu’à la création d’un nouveau
personnage au début des années 80 : Gainsbarre.

Enfin la troisième partie de l’exposition met en avant le “style” Gainsbourg en tant que parolier. Maître
dans l’usage de la langue française, Serge Gainsbourg laisse derrière lui un énorme corpus de plus de 500
chansons, pour lui-même et pour ses interprètes, qui explique son influence dans la chanson française actuelle.
Des chansons marquées par une technique d’écriture acérée, où les figures de style, la musicalité des mots
et la rythmique prennent une place centrale. Cette partie de l’exposition met également en valeur le travail
d’écriture avec ses interprètes, à travers des chansons emblématiques (Attends ou va-t-en avec France Gall,
Sous le soleil avec Anna Karina, Alice hélas avec Catherine Deneuve), jusqu’à l’analyse de la “fabrication”
de trois chansons écrites en 1968, représentatives de ce travail d’écriture : L’Anamour, Ford Mustang et
L’enfant qui dort, dont les paroles manuscrites et partitions sont exposées au public pour la première fois.
L’épilogue de l’exposition démontre enfin à travers des titres de journaux, à quel point les mots de Gainsbourg
ont pu laisser une trace jusqu’à passer parfois dans le langage courant, à l’image du titre Je t’aime moi non
plus
, devenu une expression d’ambivalence.

Publié le 02/05/2023 - CC BY-SA 4.0