Bibliographie : où se cache la beauté ?

Il est difficile de juger la beauté. Je ne suis pas encore en mesure de le faire. La beauté est une énigme.

L’idiot , T1-Chap.7, F.Dostoievski

Beauté sensible ou beauté intelligible ?

Le concept de beauté a une histoire. Il a une « épistémé » comme dirait Foucault, c’est-à-dire : « de retrouver à partir de quoi connaissances et théories ont été possibles ; selon quel espace d’ordre s’est constitué le savoir ; sur fond de quel a priori historique et dans l’élément de quelle positivité des idées ont pu apparaître, des sciences se constituer, des expériences se réfléchir dans des philosophies, des rationalités se former, pour, peut-être, se dénouer et s’évanouir bientôt » (Les Mots et les choses, Foucault 1966 : 33).

Depuis la conception platonicienne du beau, où percevoir la beauté à travers les objets et les corps, c’est faire l’expérience d’une présence de l’être, d’une idée vraie, jusqu’à la beauté convulsive des surréalistes, où la beauté rencontre la révolution contemporaine de la découverte de l’inconscient. La perception et la représentation de la beauté se sont modifiées à travers l’histoire et les civilisations.

La beauté est partout

Francis Hallé, le biologiste affirme que la beauté de la nature est une conséquence de l’évolution dont il résulte (La beauté du vivant, 2024). Face à la prolifération des formes dans la nature, cette beauté donne le vertige. L’artefact artistique n’est pas le seul détenteur de la valeur du beau. Il n’en reste pas moins que l’expérience de la beauté provoque quel que soit les époques ou les continents, un sentiment, une émotion de plaisir. Toujours difficile à restituer ou à analyser. On peut trouver la beauté dans une bulle de savon aussi bien que dans la contemplation d’une cathédrale. Ressentir une émotion devant la force délicate du Citron de Manet ou saisir la beauté éphémère à travers un mouvement, un geste inattendu.

La beauté se cache et se trouve partout.

« Comment se fait-il que presque tous les hommes soient d’accord qu’il y a un beau ; qu’il y en ait tant entr’eux qui le sentent vivement où il est, & que si peu sachent ce que c’est ? », Article « Beau » Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, 1751 (tome 2, p. 169-181).

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