L’histoire globale : une autre façon de raconter l’histoire
L'exemple Magellan

La Bpi vous propose du 10 mai au 27 juin une sélection de ressources autour du courant historiographique appelé l’histoire globale, illustrée par l’exemple en analysant les différents regards qui ont été porté sur Fernand de Magellan.

Photo Julien Masson / Bpi

L’histoire globale

L’histoire globale est un courant historiographique qui propose une approche historique transnationale et de longue durée. L’historien Fernand Braudel (1902-1985) peut être considéré comme un des précurseurs dans cette nouvelle manière d’écrire l’histoire. Les historiens les plus connus représentants ce courant sont Patrick Boucheron en France, et Sanjay Subrahmanyam à l’étranger.

L’apport de ce courant historique permet de rendre compte d’une histoire plus symétrique, de ne plus avoir seulement un regard européano-centré. C’est une histoire attentive à la multiplicité des formes de contacts, interconnexions, circulations entre différentes régions empires ou aires culturelles. Ces nouvelles perspectives historiques permettent d’aborder avec un regard nouveau l’histoire telle qu’elle était racontée avant. Concernant Magellan par exemple, à l’image de La Malinche avec Cortès, est souligné le rôle important qu’Enrique, son esclave malais, a joué dans l’accomplissement de sa mission.

L’exemple Magellan

Fernand de Magellan (1480-1521) est un soldat et marin portugais. Il fait la guerre aux Indes et au Maroc pour le roi du Portugal, Manuel 1er (1495-1521). Mais suite à un différend qui les oppose, Magellan propose ses services au roi d’Espagne, Charles Quint (1500-1558).
L’Espagne et le Portugal sont les deux grandes puissances maritimes de l’époque. Elles ont signé en 1494 le traité de Tordesillas qui octroie la moitié du monde à l’Espagne, l’autre moitié au Portugal, dans le cadre des Grandes Découvertes.
Christophe Colomb (1451-1506) découvre l’Amérique en 1492, Vasco de Gama (1469-1524) découvre la voie maritime des Indes en 1497, Hernan Cortès (1485-1547) part à la conquête du Mexique en 1519.
C’est dans ce contexte général que Fernand de Magellan part le 10 août 1519 de Séville avec 5 navires et 237 marins pour rejoindre les îles des Moluques (en Indonésie), les îles aux girofles. En effet, à cette époque, ce sont les seules îles au monde produisant cette épice. Elle vaut donc extrêmement cher. Le girofle n’est pas utilisé à des fins médicales mais pour l’alimentation : les élites européennes raffolent des épices.
Même s’il est resté dans l’histoire pour avoir été le premier à entreprendre le tour du monde, Magellan ne partait pas du tout dans ce but-là. Son projet était comme Christophe Colomb de rejoindre l’Asie par l’ouest pour trouver la meilleure route maritime possible depuis l’Espagne.
Magellan a eu à affronter de nombreuses difficultés pour son périple.

Pour aller plus loin sur ce sujet, la Bpi vous propose une sélection de documents et d’ouvrages à consulter jusqu’au 27 juin 2023 près du Bureau Histoire Géographie. Vous pouvez également consulter en ligne ou télécharger en PDF une bibliographie réalisée par nos bibliothécaires.

Publié le 11/05/2023 - CC BY-SA 4.0