Le rêve, quelles interprétations ?
notre sélection de ressources

Du 18 avril au 29 mai 2023, la Bpi vous propose une sélection de ressources sur l’interprétation des rêves à consulter au niveau 2.

Photo Julien Masson / Bpi

« Non seulement les rossignols dorment, mais ils rêvent et d’un rêve de rossignol car on les entend gazouiller à demi-voix et chanter tout bas. »

Buffon, Histoire naturelle, générale et particulière, Vol. 8, 1760

L’activité onirique n’est donc pas l’apanage de l’être humain. Mais comment interpréter un rêve d’oiseau ?
Le rêve est une activité mentale qui se produit au cours du sommeil. Il n’a jamais cessé d’intriguer depuis l’Antiquité. Du Traité d’Onirocritique d’Artémidore de Daldis (IIe siècle apr.J.C, philosophe syrien de langue grecque) au concept d’inconscient forgé par Freud, l’interprétation et la description du processus onirique gardent une part de mystère.

A la valeur prédictive (rêve prémonitoire) et son caractère divinatoire s’est ajoutée une valeur médicale, le rêve se présentant comme un signe de la bonne ou mauvaise santé du rêveur. Les médecins et les neurologues ont tenté d’élaborer depuis Aristote une physiologie des rêves. Mais comment les interpréter ? Comprendre le processus onirique n’a pas évacué pas la variété des interprétations qui résiste à toute tentative de clôture du sens.
A la croisée des savoirs anthropologiques, des sciences cognitives, de la psychanalyse ou de la pratique artistique, les modes d’interprétations varient mais convergent tous vers une affirmation du caractère vital de l’activité du rêve, endormi ou éveillé.

Kant se demande même si les rêves « n’auraient pas été établis par la nature pour entretenir l’activité des organes vitaux, et si le sommeil sans rêve n’aboutirait pas à l’extinction de la vie » (Critique du jugement, p.107)
A l’orée du XXe siècle, Freud s’est penché plus spécifiquement sur la fonction du rêve. Pourquoi rêve-t-on ? Existe-t-il une science des rêves ? Dans L’interprétation des rêves écrit en 1900, œuvre fondatrice de la psychanalyse, Freud qualifie le rêve de voie royale vers la connaissance de l’inconscient. Cependant pour Tobie Nathan, l’attention doit se porter sur la mise en récit du rêve par le rêveur et insiste sur l’importance de celui à qui on le raconte. Celui qui propose une interprétation doit veiller à respecter la singularité du rêveur dans toutes ses dimensions, culturelle et individuelle, il n’existe pas de grille d’interprétation normée.

Cela n’empêche pas les rêves d’être traversés par les normes sociales et l’expression d’un environnement ancré historiquement, comme l’ont montré le sociologue Bernard Lahire ou l’historienne allemande Charlotte Beradt (Rêver sous le IIIe Reich).

La création artistique, la découverte scientifique, doivent beaucoup au rêve et à sa trace dans la vie éveillée.
Gaston Bachelard, qui a beaucoup puisé dans le monde du rêve pour nourrir sa recherche philosophique compare l’espace onirique à une dynamique de transformation infinie, situé entre la poésie et la science.

« Des transformations oniriques, nous ne retenons guère que les stations. Et c’est cependant la transformation, les transformations qui font de l’espace onirique le lieu même des mouvements imaginés.
Peut-être comprendrions-nous mieux ces mouvements intimes, aux houles et aux vagues sans nombre, si nous pouvions désigner et distinguer les deux grandes marées qui, tour à tour, nous emportent au centre de la nuit et nous rendent ensuite à la clarté et à l’activité du jour. »

Le droit de rêver, 1943

Vous souhaitez aller plus loin sur le sujet ? Venez consulter notre sélection d’ouvrages et ressources au niveau 2, près du bureau Philosphie, jusqu’au 29 mai 2023. Vous pouvez également consulter en ligne ou télécharger en PDF une bibliographie réalisée par nos bibliothécaires :

Publié le 24/04/2023 - CC BY-SA 4.0