À l’aventure : notre sélection de ressources

Du 25 mars au 12 juin 2022, la Bpi accompagne le cycle de La Cinémathèque du documentaire À l’aventure ! avec une sélection de documents au niveau 3

© Julien Masson / Bpi

À l’aventure ! Bien sûr, cela sonne comme un cri du cœur lancé depuis cette époque où nos vies sont contrariées et contraintes, où elles ont même été carrément confinées. Cela a assurément contribué à notre désir d’embarquer pour le grand large avec le cinéma documentaire dont le compagnonnage avec l’aventure est ancien et fécond.

Mais de quelle aventure parle-t-on ? Il ne s’agit pas en tous cas d’un cycle sur le voyage, pas plus qu’il ne porte sur l’exploration, le film ethnographique, sportif ou d’exploit, même si ces genres cinématographiques s’invitent logiquement dans le programme. L’aventure est ici prise d’une façon simple, non conceptuelle : une avancée intrépide, avec les moyens du cinéma, vers l’inconnu, le lointain, dans des formes de dépassements, d’exaltation, de désobéissance aux règles voire à la rationalité. On a veillé à ce que les films soient un point de rencontre entre l’aventure, le cinéma et les cinéastes ; c’est-à-dire comment le risque, la découverte, l’incertain, le lointain mettent en valeur et à l’épreuve les démarches, les êtres et les machines. Se mêlent ici des œuvres qui rendent compte de l’aventure et d’autres où le film constitue l’aventure elle-même. Et bien souvent ces cas de figures se mélangent. Beaucoup de films ici prennent le parti d’être bousculés, mais, en retour, ils recueillent une matière et un éclat particuliers.

Le rapport ancien entre aventure et cinéma documentaire nous met globalement en présence d’un regard occidental, essentiellement masculin, où peut se manifester le surplomb de l’homme blanc si persuadé de sa prétendue supériorité sur l’Autre – avec un A majuscule, le non-civilisé, le sauvage, dont on n’imagine pas qu’il puisse être un semblable, dans une façon de voir et penser le monde témoignant d’une époque. Où peut s’inscrire aussi un esprit où l’aventure se suffit à elle-même dans une attitude autosatisfaite, où le regard ne s’arrête pas sur cette rencontre possible avec une altérité, ni sur ce qu’il y a autour. Quand ce n’est pas carrément un esprit colonial, d’appropriation, de prédation – de territoires, de cultures, des ressources de la nature.

Sans oublier que l’aventure fut un commerce, y compris cinématographique, fort lucratif pour certains. C’est évidemment un terrain passionnant mais complexe et sensible, qu’il ne s’agissait pas de privilégier mais pas non plus d’éluder. Les films d’Osa et Martin Johnson, indéniablement des objets de très grande valeur, rassemblent bon nombre de ces écueils. On considère que c’est ce qui les rend passionnants, aussi parce qu’ils ne sont pas seuls mais en dialogue avec ceux, par exemple, de Robert Flaherty, Marie Voignier, Alexandre Litvinov ou Ariane Michel. Et bien entendu, les échanges, la mise en perspective, notamment historique, auront comme toujours une place importante dans les séances.

Vous souhaitez en apprendre plus sur le documentaire d’aventure, de l’Afrique à l’espace ? En parallèle au cycle de printemps de la Cinémathèque du documentaire à la Bpi, nos bibliothécaires vous proposent une sélection documentaire jusqu’au 12 juin à retrouver au niveau 3 près du bureau Cinéma. L’occasion de partir à la découverte de pépites, de raretés, d’explorer un cinéma connu ou moins connu, d’ici et d’ailleurs, de découvrir des cinéastes d’hier et d’aujourd’hui, confirmés ou en devenir.

Vous pouvez également consulter en ligne ou télécharger la bibliographie réalisée par nos bibliothécaires, contenant de nombreuses références d’ouvrages et liens vers des ressources numériques.

Publié le 01/04/2022 - CC BY-SA 4.0